
Faites l’amour, pas la guerre, et si les sentiments n’existent pas, l’argent pourrait bien arranger les choses ! C’est en quelques mots le résumé de la nouvelle stratégie que lancent les autorités chinoises pour tenter de calmer le jeu de plus en plus violent entre extrémistes ouïghours refusant la sinisation et migrants Han. Au Xinjiang, la grande province musulmane située à l’Ouest de la Chine, un district vient d’avoir une initiative étonnante.
Avec notre correspondante à Pékin, Caroline Puel
Les couples mixtes qui convoleront dans le district de Cherchen, où vivent 10 000 habitants, dont un quart sont des Han et les autres Ouïghours, se verront récompensés par une prime annuelle de 1200 euros pendant cinq ans, ils bénéficieront d’une priorité pour les logements sociaux et les emplois gouvernementaux. Leurs enfants - ils auront le droit d’en avoir deux - auront leurs études payées et même une prime s’ils entrent à l’université. Voilà, entre autres incitations, les mesures que propose le directeur du district lui-même d’origine ouïghoure.
Son ambition : développer « l’intégration harmonieuse » de toutes les ethnies dans cette vaste province qui borde l’Asie centrale. Le Xinjiang était majoritairement ouïghour et musulman lors de son rattachement à la République communiste chinoise en 1950. Aujourd’hui, près de la moitié de la population est devenue Han, l’ethnie majoritaire en Chine, et les Ouïghours, plus proches de la culture turque tentent de sauvegarder leur identité.
Tout en maintenant une très forte répression contre les séparatistes et terroristes considérés à l’origine de cinq attentats qui ont marqué la Chine ces dernières années, le nouveau président chinois encourage les « nouvelles tentatives » d’assimilation douce, également essayées au Tibet. Mais, tout en préférant cette approche plus subtile, les Ouïghours redoutent que cette nouvelle tactique de fusion signifie, malgré tout, une assimilation.
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