La répression se poursuit dans la Région autonome du Xinjiang, en Chine, où la minorité turcophone et musulmane dénonce depuis des années la politique discriminatoire et la sinisation forcée de Pékin, rapporte l’agence Église d’Asie.
Lundi 8, huit « terroristes » ouïghours auraient été condamnés à mort pour leur rôle dans les attentats du 30 avril et du 22 mai à Urumqi, capitale de la Région, lesquels avaient fait une quarantaine de morts. « Ils n’ont eu droit à aucun moyen de défense, et dans ce type de procès monté de toutes pièces pour servir la politique de Pékin, aucun chance n’est laissée aux accusés de pouvoir faire advenir la vérité », estime Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïghour, basé à Munich.
L’organisation représentant la communauté ouïghoure en exil a également accusé les autorités en Chine « de ne pas vouloir s’attaquer au problème du Xinjinang à la racine et donc de prendre en compte sa responsabilité dans les troubles en région ouïghoure ».
Discriminations
Ce verdict intervient neuf jours après un nouvel attentat, commis dans le district de Shache.
Mardi, les médias d’Etat ont annoncé que sept autres « séparatistes » du Xinjiang avaient été condamnés à des peines de prison allant de 3 à 8 ans — le procès s’était tenu le 25 novembre à Urumqi dans le plus grand secret. Il pourrait s’agir d’étudiants du célèbre universitaire Ilham Tohti, lequel vient de voir sa peine d’emprisonnement à vie pour « activités séparatistes » confirmée en appel il y a quelques jours.
Depuis les violences du printemps, la répression chinoise s’est traduite par le déploiement d’unités paramilitaires dans les « zones à risques » et par de nombreuses mesures discriminatoires comme celle interdisant la pratique du Ramadan à la population locale ouïghoure, explique Église d’Asie. Plus de 50 condamnations à mort ou exécutions ont été prononcées, des centaines d’interpellations, des condamnations de masse suivant des procès expéditifs et des exhibitions publiques de « terroristes ».
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